S’initier à l’échographie clinique : glossaire des termes les plus fréquents
L'échographie clinique est une technique d'imagerie médicale de plus en plus utilisée par les professionnels de santé pour enrichir l’examen physique. Cette technique non invasive et sans irradiation permet d'obtenir des images en temps réel des organes et des tissus mous du corps humain. Cependant, l'échographie clinique utilise des termes spécifiques qui peuvent sembler complexes pour les praticiens débutants.
Dans cet article, nous vous proposons un glossaire de l'échographie clinique qui rassemble les termes les plus couramment utilisés dans cette pratique. Maîtriser ces termes est essentiel pour pouvoir s'initier à l'échographie clinique et interpréter correctement les images obtenues.
Échogénicité : Désigne la capacité d'une structure à réfléchir les ondes sonores et à produire des échos en échographie. Une structure peut être hypoéchogène (peu d'échos), hyperéchogène (beaucoup d'échos) ou anéchogène (pas d'écho).
Anéchogène : Désigne une structure qui ne produit pas d'échos et apparaît donc noire sur une image échographique. Cela est typique des structures liquidiennes (épanchements, kystes…)
Hypoéchogène : Qualifie une structure qui produit relativement moins d'échos par rapport aux tissus environnants, résultant en une image plus sombre que le tissu de référence.
Isoéchogène : Se réfère à une structure dont l'échogénicité est similaire à celle du tissu environnant.
Hyperéchogène : Indique une structure qui produit plus d'échos que les tissus environnants, apparaissant plus blanche sur une image échographique. Les structures hyperéchogènes incluent souvent des tissus denses comme les os ou des calcifications.
Échostructure : Terme général désignant l'aspect général des tissus vus à l'échographie, incluant l'échogénicité et la texture. Les échostructures peuvent être homogènes ou hétérogènes.
FAST (Focused Assessment with Sonography for Trauma) : Un protocole d'échographie rapide utilisé pour évaluer les patients ayant subi un traumatisme. Il vise à identifier rapidement la présence d’épanchements dans les cavités abdominales, pelviennes ou dans le péricarde pouvant indiquer une hémorragie interne.
eFAST (extended Focused Assessment with Sonography for Trauma) : Une extension du protocole FAST qui inclut également l'évaluation de la cavité thoracique pour détecter un épanchement gazeux (pneumothorax) ou liquidien (hémorragique), en plus de l'examen abdominal et péricardique standard du FAST.
Termes acoustiques
- Mode d'image : Les échographes modernes offrent plusieurs modes d'imagerie, tels que le mode B (pour les images en 2D), le mode M (pour l'évaluation du mouvement des structures, comme les valves cardiaques), et le mode Doppler (pour évaluer le flux sanguin).
- Mode B (Brightness Mode) : Mode d'affichage le plus courant en échographie, qui représente l'intensité des échos reçus sous forme de points lumineux de différentes intensités sur l'écran.
- Balayage : Technique de mouvement de la sonde sur le corps du patient. Le balayage peut être longitudinal, transversal, ou oblique, selon l'axe de l'image souhaitée. Il est essentiel pour obtenir une couverture complète de l'organe étudié.
- Résolution spatiale : Capacité de l'échographe à distinguer deux objets proches l'un de l'autre. Une haute résolution spatiale est essentielle pour visualiser les structures fines et les petits défauts tissulaires.
- Fenêtre acoustique : Zone du corps qui permet la transmission optimale des ondes sonores pour l'imagerie échographique, sans obstruction significative par des structures comme les os ou l'air.
- Transducteur : Appareil utilisé en échographie pour envoyer les ondes sonores et recevoir les échos. Il existe différents types de transducteurs adaptés à diverses applications cliniques.
- Gain : Réglage de l'échographe qui modifie l'amplification des signaux d'écho reçus. Le réglage du gain permet d'optimiser la qualité de l'image en fonction des caractéristiques du tissu exploré.
Artefacts
- Artefact : Représentation incorrecte ou trompeuse sur une image échographique, qui peut être causée par divers facteurs techniques ou physiologiques, tels que les réflexions multiples ou les aberrations.
- Artefact de réverbération : Cet artefact se produit lorsque les ondes sonores rebondissent plusieurs fois entre deux structures très réfléchissantes, créant des échos multiples qui apparaissent comme une série de lignes parallèles ou d'échos répétitifs derrière la structure.
- Artefact de Queue de Comète : Il s'agit d'un type spécifique d'artefact de réverbération, apparaissant comme une série de bandes hyperéchogènes linéaires convergentes. L’exemple type sont les Lignes B en cas de pathologies pulmonaires interstitielles.
- Cône d’ombre postérieur : souvent vues derrière des structures très réfléchissantes comme les calculs biliaires ou les agrafes chirurgicales.
- Artefact d'ombre acoustique : Il se manifeste par une zone sombre derrière une structure dense qui bloque la transmission des ondes sonores, comme les calculs ou les os. Cela crée une ombre sans signal échographique.
- Artefact de renforcement postérieur : Contraire de l'ombre acoustique, cet artefact apparaît comme une zone de plus grande échogénicité derrière des structures moins denses, comme les kystes ou les lésions liquidiennes, dues à une atténuation moindre des ondes sonores.
- Artefact en miroir : Cet artefact se produit lorsque les ondes sonores se reflètent sur une surface hautement réfléchissante (comme le diaphragme), donnant l'impression que des structures situées de l'autre côté de cette surface se trouvent en miroir.
- Artefact de lobe latéral : Surviennent lorsque des faisceaux secondaires émis par le transducteur sont réfléchis par des objets hors de l'axe principal du faisceau, créant des images de ces objets à côté de leur véritable position.
- Artefact de Bord : Apparition de bandes sombres ou brillantes le long des bords d'une structure arrondie, causée par la réfraction et la déviation des ondes ultrasonores.
Conclusion
Bien que l'échographie puisse sembler complexe au premier abord, il est important de noter qu'il n'est pas difficile de s'initier à cette pratique. Après avoir maîtrisé la théorie et la terminologie, vous pouvez commencer à vous entraîner afin de l'intégrer à votre pratique médicale.
L'échographie clinique peut fournir des informations précieuses sur la structure et la fonction des organes et des tissus mous, ce qui peut vous aider à poser un diagnostic d’orientation plus rapidement et plus précisément. De plus, l'échographie clinique peut être utilisée aussi souvent que nécessaire pour suivre l'évolution des pathologies et évaluer la réponse aux traitements, ce qui peut améliorer la prise en charge de vos patients.
Enfin, l'intégration de l'échographie clinique à la pratique médicale peut renforcer la relation médecin-patient en offrant une approche plus personnalisée et en permettant à vos patients de mieux comprendre leur état de santé.